Marcus Kuhn
Né en 1967, Marcus Kuhn se fait tatouer à l’âge de 16 ans par Thom de Vita, figure historique du tatouage américain underground, dans l’appartement de celui-ci dans le Lower East Side, alors que le tatouage est encore officiellement interdit à New York.
Fasciné par ce milieu et son art, il se rend à sa première convention en 1986 à la Nouvelle-Orléans où il rencontre le jeune Filip Leu. Très impressionné par son style, Marcus Kuhn décide de se lancer à la fin des années 80 et démarre son apprentissage auprès de Jonathan Shaw au Fun City à New York.
À cette époque, c’est le seul street shop légal de la ville et Marcus Kuhn expérimente un style old school américain tout en s’intéressant au tatouage traditionnel japonais. Il ouvre un premier shop à New York et dirige également une compagnie de machines à tatouer. Les deux activités rencontrent un grand succès, mais Marcus Kuhn reprend bientôt la route, et va pendant plus de dix ans officier comme tatoueur itinérant sur la carte mondiale. Il travaille auprès des meilleurs tatoueurs d’Osaka et de Yokohama, s’installe temporairement à Sydney, Buenos Aires, Paris, Londres, Los Angeles tout en conservant New York comme point d’amarrage régulier.
En 2011, installé à Brooklyn, il débute une série de documentaires sur le tatouage, The Gypsy Gentleman, du nom qui lui a été donné au cours de ses années de voyage. Le premier épisode le suit à New York aux côtés de Thomas Hooper et Virginia Elwood ; six autres suivront, diffusés sur le net. Aujourd’hui, après trente ans d’expérience dans le tatouage, il a ouvert son shop Just Good Tattoos à Eindhoven aux Pays-Bas.
Ses œuvres, qu’il s’agisse de pièces tatouées ou de peintures, dont il est également très prolixe, se caractérisent par des compositions énergiques et une grande richesse chromatique, convoquant différents styles inspirés de ses voyages. Il puise et réinterprète des motifs issus du tatouage traditionnel hindouiste, tibétain, old school américain et japonais du début de l’ère Edo. Ces influences multiples se déploient dans un cerné noir et élégant, évocateur de la fine line, un autre style très apprécié du tatoueur. Très sollicité, il est régulièrement invité comme guest dans les shops du monde entier.