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Mikael de Poissy

 

Né en 1974, Mikael de Poissy perçoit très tôt dans la rudesse de l’école française un style à la hauteur des grands courants japonais, anglais ou américains, et débute en tatouant le Paris des Apaches. Ce genre, aussi appelé Biribi, remonte à une pratique très répandue dans les camps d’enfermement disciplinaires et pénitenciers militaires d’Afrique du Nord dans lesquels étaient envoyés dès 1832, les voyous, les fortes têtes, les révolutionnaires, les antimilitaristes ou encore les condamnés par les conseils de guerre.

 

Ses premiers tatouages, réalisés à l’âge de 17 ans, racontent l’histoire du Paris révolutionnaire et contestataire inspiré des barricades de la Commune ou des gangs Apaches de la Belle Époque. Après un apprentissage de trois ans auprès de Dimitri HK dans son studio à Saint-Germain-en-Laye, il ouvre son premier shop dans les années 90 dans les puces de Clignancourt. Une expérience qu’il va mener pendant huit ans au côté de vieux brocanteurs et chineurs en tous genres. Plus récemment, féru d’art du Moyen Âge et tandis qu’il se passionne pour l’art du vitrail et ses complexités de fabrication, il décide d’associer ce mode aux codes japonais du tatouage traditionnel. Une singularité qui le placera sur la carte mondiale des tatoueurs novateurs.

 

Dans une interview publiée dans la revue d’art HEY! modern art and pop culture n°23, Mikael de Poissy explique : « C’est au retour de mon deuxième voyage que m’est venue l’idée de faire un mix entre mon style européen médiéval et l’art traditionnel japonais. Si on prend des personnages du XVIIIe siècle, peints par Katsukawa Shun’ei ou Torii Kiyomine, on retrouve beaucoup de similitudes avec nos enlumineurs du XIVe siècle, les codes graphiques sont pratiquement les mêmes. » Une application esthétique qui fait l’objet de cette série de grands dessins rehaussés à la feuille d’or où l’art chrétien médiéval dialogue avec les motifs ornementaux japonais du XVIIe siècle.