Sunny Buick
Sunny Buick, née au Canada, a passé son adolescence à San Francisco, élevée par une mère hippy qui encourage son esprit créatif. Déterminée à devenir tatoueuse à l’âge de 15 ans, elle se lance réellement en 1992 après avoir obtenu un apprentissage auprès d’Henry Goldfield dans son shop Goldfield’s Tattoo Studio à San Francisco. En parallèle de sa carrière de tatoueuse, elle développe une intense activité picturale et participe activement au mouvement lowbrow en Californie.
Ses œuvres attirent très rapidement l’attention des connaisseurs et font l’objet d’une première exposition à la galerie Balazo/Mission Badlands. Son univers, largement influencé par l’iconographie populaire chicano – elle a été une habituée des installations rituelles du Jour des morts au sein de la communauté mexicaine de San Francisco – et la culture du tiki dream, est une célébration de l’imagerie populaire américaine.
Dans ses références, Sunny Buick cite volontiers l’artiste mexicain de calendrier Jesus Helguera, le peintre américain Thomas Hart Benton et surtout Max Ernst dont elle apprécie particulièrement la série de collages Une semaine de bonté. « Je suis fascinée par le surréalisme. C’est pourquoi je me suis sentie si proche du lowbrow. Comme les peintres de ce mouvement, je suis profondément influencée par les images du siècle passé », explique-t-elle dans la revue HEY! modern art and pop culture n°2.
Son travail de peinture et de dessin apparaît dans plusieurs livres d’artistes comme Vicious, Delicious, Ambitious consacré aux femmes artistes de la scène lowbrow ou encore dans l’ouvrage Beatsville publié par la galerie australienne Outré. Elle a par ailleurs continué à être présentée en galerie et musée, notamment au Yerba Buena Center for the Arts en Californie. En 2003, elle a été la commissaire d’une grande exposition collective : près de cent artistes issus du lowbrow et du pop surrealism rassemblés autour du thème « Sci-Fi Western » dont elle dirige également le catalogue. Elle vit et travaille désormais à Paris. Figure incontournable de la scène tattoo parisienne, elle a été immortalisée par le célèbre couple de photographies Pierre & Gilles en 2001.