o.T. (188v) – Dr. Hubert Clotten
Né en 1919 en Allemagne, Herbert Hoffmann est une figure incontournable de l’histoire du tatouage de la seconde partie du XXe siècle. Il subit la montée du national-socialisme dans son pays et se retrouve à 18 ans enrôlé dans l’armée allemande. Envoyé sur le front, il est fait prisonnier et ne sera libéré du camp russe de Riga qu’en 1949. Il revient chez lui profondément traumatisé, mais fermement décidé à ne se consacrer plus qu’à une seule chose : le tatouage, qu’il a observé enfant sur les travailleurs issus de la classe populaire et qui l’a fasciné.
Il se lance dans la pratique qu’il exerce de façon professionnelle à partir de 1955. En 1961, il ouvre, avec Jacob Acker, son propre shop à Saint Pauli, le quartier rouge de Hambourg. Perpétuant par son tatouage la tradition des villes portuaires et des encrages d’escales, il devient célèbre pour ses motifs issus de l’iconographie traditionnelle de la marine. Christian Warlich, le plus grand tatoueur du pays de l’époque – et le seul qu’on ait laissé travailler durant la Seconde Guerre mondiale – le sacre « Prince Couronné » du tatouage allemand. Mais l’amour d’Hoffmann pour le tatouage s’est également exprimé par la photographie : dès le début des années 50, alors qu’il a trouvé un travail de représentant, Hoffmann profite de chacun de ses déplacements pour rencontrer et photographier, avec son Rolleiflex, une population de tatoués, hommes et femmes qui furent largement persécutés par les nazis et vivant désormais en marge de la société.
Il se consacrera à ce projet pendant plus de trente ans, parcourant le pays entier et recueillant le témoignage de chacun d’entre eux. Ces portraits, d’une grande humanité, constituent une somme documentaire, historique et artistique unique. Herbert Hoffmann meurt à l’âge de 90 ans, le 30 juin 2010. Son œuvre photographique est révélée au grand public en 2002, à l’occasion de la parution du livre BilderbuchMenschen (Living Picture Books) aux éditions Memoria Pulp. En France, la revue d’art HEY! publie son travail dans son n°7 et le présente en musée dans le cadre de l’exposition HEY ! modern art and pop culture – Part II (2013) à la Halle Saint Pierre. Ses photographies intègrent également l’exposition Tatoueurs, Tatoués au musée du quai Branly (Paris), dont Anne & Julien, créateurs de HEY!, sont les commissaires.
Description du produit
“Durant nos longues séances de tatouage Fritz me raconta l’histoire de sa vie. Il avait eu une enfance privilégiée dans une famille de la haute bourgeoisie, avait étudié la philosophie et l’histoire à l’Université de Bonn, après quoi il avait commencé à enseigner. Fervent catholique, il avait trouvé au début des années 1930 de plus en plus difficile de suivre les préceptes Nazi prescrits par le gouvernement, et avait donc pris un poste à l’école privée Berlitz à Hambourg, où il jouissait de plus de liberté pour enseigner tel qu’il le souhaitait. C’est à Hambourg qu’il fit la connaissance de Warlich, et qu’il se fit tatouer par lui. Mais seulement à des endroits qui pouvaient être cachés une fois habillé. Son statut social et ses origines lui interdisaient de rendre publique sa passion pour les tatouages colorés. » (source : BilderbuchMenschen, Memoria Pulp 2002)
Information Complémentaire
Poids |
1 kg |
Dimensions |
30.5 x 40.7 cm |
technique-en |
Photographie et tirage argentiques – ed. 5/12 – signé et numéroté – 1966
|
edition |
Oeuvre unique
|
certificate-of-authenticity |
Oui
|
country |
Allemagne
|
collection |
Collection temporaire #1 Tattoo Art
|
style |
Folk Art, Photographie documentaire, Tattoo Art
|