Albertine Meunier pratique l’art dit numérique depuis 1998 et utilise tout particulièrement Internet comme matériau. Elle se définit elle-même comme une net artiste, artiste pas nette. Cette expression bien que légèrement désuète – un net artiste étant tout simplement un artiste de son temps – contribue à lui conférer un visage humain, bien loin de la froideur des machines numériques. Ces travaux questionnent, autant de manière critique que ludique, les grands acteurs de l’internet tel que Google, Twitter ou Facebook et le nouveau monde qui nous entoure, nouveau monde, qui remplit de transistors et microprocesseur, vit à la vitesse de la lumière des réseaux. Ce monde de l’internet qu’Albertine connait bien est devenu son matériau de création et d’exploration. Elle tente dans ses recherches et pièces créées à révéler l’invisible ou la poésie des choses numériques.
Albertine a de multiples compétences, à la fois technique, esthétique et conceptuelle, et de ce parcours particulier, elle parvient à explorer l’essence d’une poésie, d’une esthétique du numérique et des réseaux. Elle cultive les formes simples, minimales, semblant parfois «bricolées», mais elle reste volontairement loin de l’hyper-technicité de certains dispositifs numériques. Ainsi, elle travaille plus particulièrement autour des grands thèmes suivants : l’esthétique de l’internet, la matérialité et la matérialisation de l’internet mais explore aussi l’accumulation infinie que provoque la forme numérique. Son désir de donner forme et rythme à l’invisible, à l’imperceptibilité du réseau internet, amène un regard tout particulier où la technique et la poésie entretiennent des rapports insoupçonnés. S’intéressant au nouveau monde qui se dessine, on constate à travers l’ensemble de sa production qu’un grand nombre de ses pièces interrogent tant l’espace que le temps, l’espace comme lieu à la fois physique et numérique, à la fois ici et là et par là même quantique ; le temps comme déroulé d’une vie et enfin l’espace et le temps comme lieu de mémoire. Avec son air de ne pas y toucher, Albertine déroule le fil d’une poésie ludique, impertinente et drôle. Jouons un peu avec internet … grâce à Albertine.