Christopher Conn Askew
Né en 1970 à Hollywood, Christopher Conn Askew est artiste peintre et tatoueur. Il passe son enfance entouré de livres et bercé de musiques, bénéficiant d’une forte éducation artistique grâce à son père acteur et sa mère chanteuse. Ses premières obsessions artistiques le conduisent vers l’univers surréaliste de René Magritte, puis Gustave Doré, Aubrey Beardsley, Étienne Delessert, Albrecht Dürer, Hokusai et Gustave Moreau. De nature introvertie, le jeune Christopher Conn Askew voit dans ces œuvres étranges des mondes secrets, des refuges. Fervent dessinateur, il réalise ses premiers tatouages en 1987 à San Diego dans le studio Tiger Jimmy’s et explore l’héritage de la fine line qu’il n’a cessé d’admirer durant toute son enfance dans les rues de Los Angeles.
En 1990, il entreprend un apprentissage sérieux auprès d’Henry Goldfield au Goldfield Tattoo Studio à San Francisco. Ses réalisations s’inspirent alors de l’univers japonais pour lequel il dit avoir ressenti, « dès l’âge de 6 ans environ une puissante attirance – tant esthétique que philosophique » (entretien publié dans la revue d’art HEY! modern art & pop culture n°16). Après seize ans de pratique du tatouage, il décide en 2006 de troquer ses aiguilles contre des pinceaux pour se consacrer exclusivement au dessin et à la peinture.
Admirateur de Edogawa Ranpo, ses œuvres s’inspirent de l’ero-guro des années 30, mêlent frisson érotique et étrangeté macabre dans une veine esthète proche de l’état d’esprit de Sade ou Georges Bataille s’ils avaient un jour écouté The Jon Spencer Blues Explosion et Motörhead. Des femmes-insectes au regard enjôleur, des chats au sourire carnassier brandissant des sabres vengeurs, des militaires qui dansent, des créatures masquées… Autant de motifs inspirés de l’univers du manga mais aussitôt associés aux pirouettes iconographiques de la propagande soviétique du début du XXe siècle. À noter, son retour confidentiel et très prisé sur la scène du tatouage de Los Angeles, et sa présence à l’exposition HEY! modern art & pop culture – Act III (musée de la Halle Saint Pierre, Paris) dont Anne & Julien sont les commissaires d’exposition.