Easy Sacha
Né en 1973 à Cherbourg dans une ville qui ne compte à l’époque qu’un seul tatoueur, le Français Easy Sacha s’est forgé, par sa pratique rigoureuse et stakhanoviste du tatouage depuis près de quinze ans, une solide réputation. Il revendique un univers qu’il sait directement issu du tatouage classique où le respect de la façon de faire jouxte le mode de pensée et de vie.
Easy Sacha découvre d’abord l’univers du tatouage via celui des comics ou de groupes de métal comme Slayer ou Metallica. C’est en 1998 qu’il décide de se lancer de façon professionnelle en intégrant un an le studio avant-gardiste de Tribal Act (Paris), antichambre des modern primitives français.
Puis, il passe neuf ans auprès de Tin-Tin dans son shop à Pigalle. Fort de cette précieuse expérience, Easy Sacha décide en 2008 d’ouvrir son propre studio : le Mystery Tattoo Club (Paris). Capable de déceler une vérité à travers la réalisation de l’ensemble des styles évoqués dans le tatouage, la justesse de son trait lui permet d’étudier et d’explorer les nuances de chacun de ses sujets avec virtuosité.
Proche d’Anne & Julien, il a notamment réalisé pour le numéro 17 de la revue HEY! modern art and pop culture, une série de seize dessins sur le thème de la vanité (et présentée ici). Dans la plus grande tradition du tatouage et de l’histoire de l’art, le tatoueur explore le motif du memento mori, genre né au début de la Rome antique et dont l’essor se lira au fil des siècles – décliné par l’art chrétien qui s’emploie à souligner la fugacité et la vanité de la vie, l’exercice enjoint à ne jamais négliger nos actions sur terre. Un thème largement répandu dans les motifs du tatouage à travers les âges, que l’artiste décline méticuleusement dans chaque dessin à la mine de plomb, au feutre ou à l’aquarelle, suivant un registre précis (japonais, réaliste, néotraditionnel, traditionnel américain, gravure, pointillisme, chicano…).