Laura Satana
Née en 1977 en France, Laura Satana exerce depuis dix-huit ans de façon professionnelle. C’est dans le milieu punk, en banlieue parisienne, qu’elle découvre le tatouage. Une évidence pour celle qui passe son temps à dessiner. Ayant fait ses armes auprès des plus grands, notamment Jose Lopez à Los Angeles, dans son studio Lowrider Tattoos, l’artiste affute une identité tirée de l’école de la fine line (note : Charlie « Good Time » et Jack Rudy, rejoints par Freddy Negrete, mettent au point une machine à une seule aiguille afin de repousser les limites du détail et de l’ombrage).
Cette facture spécifique du style hyperréaliste et monochrome des gangs de Los Angeles tranche radicalement avec le traditionnel old school américain aux couleurs franches et aux contours épais. Aussi appelée fine line, black and grey ou style barrio, cette technique de finesse de trait est directement inspirée de la façon dont les prisonniers chicanos se tatouent entre eux. Elle introduit une nouvelle dimension dans le tatouage contemporain et sera officiellement présentée en 1977 à la convention de Reno).
Forte d’une détermination sans faille, on peut prendre la mesure de l’envergure de cette tatoueuse hors normes dans le décryptage de ses motifs basiques : des portraits féminins qu’elle se plaît à tatouer indifféremment sur les hommes et les femmes. Ce style trempé doit aussi à Marcus Kuhn, son mentor, tandis qu’elle revendique également l’influence du français Tin-Tin pour sa rigueur et son implication dans le monde du tatouage. Elle tient aujourd’hui son propre studio Exxxotic Tattoos à Paris tout en développant son travail d’illustration. L’œuvre Indian Girl a été spécialement créée pour la collection #1 de ArtJaws.